Carlos Lopez : « la clé, c’est la confiance en soi »
Académie, Formation08 janvier 2025
08 janvier 2025
A quelques jours du match de Coupe Gambardella entre l’ESTAC et le FC Metz, on a pris des nouvelles de Carlos Lopez ! Le dernier entraîneur vainqueur de la Gambardella avec l’ESTAC en 2018 a également passé de nombreuses années à Metz, en tant que joueur. Entretien.
Carlos, peux-tu déjà nous donner de tes nouvelles ?
« La santé est là, c’est déjà le principal ! J’ai toujours le plaisir de suivre le football, suivre le club et venir au stade. Puis je fais du bénévolat, un peu de foot, un peu de golf et je profite surtout de ma famille. Une vie bien remplie ! »
Depuis la nomination de Gaël Sanz en tant que Président de l’Association ESTAC, tu as aussi intégré le conseil d’administration. Pourquoi as-tu pris cette décision ?
« Ça a toujours été une volonté de ma part d’intégrer le bureau après mon retrait des terrains pour continuer d’apporter ma pierre à l’édifice et de transmettre. Je suis content de pouvoir me montrer utile et d’être au milieu des autres, au service du club. J’ai eu Gaël sous mes ordres lorsqu’il était joueur et moi adjoint avec Alain Perrin. Il fait beaucoup de bien au club à ce nouveau poste. Il m’avait fait un appel du pied avant d’être élu président, auquel j’ai répondu avec plaisir. »
Replongeons-nous dans la Coupe Gambardella, que tu as gagnée en 2018 en tant qu’entraîneur. Que retiens-tu de cette campagne exceptionnelle ?
« Déjà, j’aime rappeler qu’il s’agissait de la deuxième victoire du club dans la compétition. Car si le nom a changé au fil des années, il s’agit d’un seul et même club depuis 1899. Ensuite, je retiens qu’on a vécu une année exceptionnelle avec les joueurs, le staff et les dirigeants. Il y avait une vraie osmose au sein du club, tout le monde œuvrait dans le même sens. Chacun a su rester à sa place, donner le maximum de son potentiel et ça a abouti à ce résultat exceptionnel. Cette victoire a été l’aboutissement d’un long travail, et il se trouve que j’étais l’entraîneur à ce moment-là. »
Quelle était selon toi la force de ton groupe ?
« Sincèrement, j’ai assez rapidement dit à Farès (Bouzid, alors directeur du centre de formation) que je sentais qu’on pouvait aller au bout. Notre groupe de joueurs s’est vite pris en charge, tout en étant respectueux et à l’écoute. Il nous suffisait de corriger certains éléments et de les accompagner. Puis le travail a abouti à ce que j’avais prédit, une finale. Que l’on a gagnée ! »
Qu’est-ce que ça t’inspire, en tant que formateur, de voir des joueurs tels que Bryan Mbeumo – que tu as entraîné en U19 – performer de la sorte en Premier League ?
« C’est une fierté pour moi, mais aussi pour tous les éducateurs qui l’ont eu en formation, je n’ai pas été le seul. Je sentais qu’il avait un énorme potentiel, c’était le joueur clé du groupe et c’est évidemment lui qui marque le doublé en finale. Il a ensuite flambé en pro et quand on voit ce qu’il fait en Premier League, c’est remarquable. Il a su travailler, corriger humblement ses défauts pour progresser. Comme d’autres, j’ai quelques nouvelles de temps en temps, un petit message. Chacun vit sa vie, mais c’est toujours un plaisir de revoir ou d’échanger avec des jeunes ou des membres du staff de cette épopée. »
La génération de cette année a fort à faire dès le départ ! Après un déplacement périlleux au Paris FC, c’est la réception d’un autre club professionnel, le FC Metz, qui se profile. Selon toi, est-il préférable d’affronter des clubs de son acabit pour entrer pied au plancher dans la compétition ou est-ce mieux d’entrer en douceur avec des clubs amateurs ?
« Je me rappelle qu’on a également eu à affronter des clubs formateurs réputés assez tôt dans la compétition. Selon moi, il n’y a pas de bon ou de mauvais tirage. C’est l’essence du groupe qui fait la différence : comment il vit, comment il évolue. Nous, on a vite senti qu’il se passait quelque chose entre les Hommes. On montait en puissance, on se sentait forts face à chaque équipe. Il y avait un potentiel confiance énorme. Il ne faut pas spécialement se concentrer sur les adversaires, mais sur soi. »
L’ESTAC reçoit le FC Metz ce dimanche, un club que tu connais bien puisque t’y as joué le plus grand nombre de matchs de ta carrière. Seras-tu présent ? Et avec le cœur plutôt grenat, ou plutôt bleu et blanc ?
« Je serai évidemment là contre Metz, ça me fait plaisir d’avance de ressentir le parfum de cette compétition. J’ai vécu de belles années à Metz, j’ai été très heureux mais mon cœur est plus Troyen aujourd’hui. J’ai commencé à découvrir le monde professionnel ici à 16 ans, je vis ici, le club m’a beaucoup apporté. On va assister à un beau match entre deux belles équipes de deux clubs formateurs performants avec, j’espère, une qualification de l’ESTAC au bout. »
Enfin, as-tu un dernier mot ou un conseil que tu aimerais donner à nos jeunes espoirs, qui rêvent forcément d’un parcours comme celui que tu as vécu en 2018 avec tes joueurs ?
« J’ai vu récemment les commentaires du préparateur mental de Léon Marchand, qui ne pensait jamais pouvoir gagner des titres, et il a su lui apporter la confiance dont il avait besoin pour se surpasser. Pour moi, la clé, c’est la confiance en soi. Que l’on soit meilleurs ou moins bons que les autres, il faut avoir de la confiance dans tout ce que l’on entreprend. Puis évidemment donner le meilleur de soi-même. »