Ils ont façonné l'ESTAC : Daniel Vacelet

Président de l’ESTAC de 1995 à 2004, Daniel Vacelet a vécu certaines des plus belles pages de l’histoire du club. De la montée en Ligue 2 en 1996 à l’épopée européenne en 2001, en passant par la découverte de la Ligue 1, il revient sur ces moments marquants, entre émotions, fierté et anecdotes mémorables.

De sponsor à président : les premiers pas à l’ESTAC

Je suis rentré dans le monde du football troyen grâce à Maurice Cacciaguerra, alors président du club. D’abord en tant que sponsor, puis au sein du conseil d’administration, avant que François Baroin, maire de Troyes, ne me propose la présidence. J’ai ainsi succédé à Angel Masoni, resté président d’honneur.

1996 : Le soulagement d’une montée tant attendue

Certains matchs marquent plus que d’autres, procurant une adrénaline particulière, notamment pour un président. Si les matchs de la montée restent inoubliables, ce ne sont pas toujours ceux qui m’ont offert le plus d’émotions. En 1996, l’accession à la Ligue 2 a été un immense soulagement après plusieurs saisons à frapper à la porte. Nous avons su y rester, avant de poursuivre notre ascension jusqu’à la Ligue 1.

Cannes 1999 : un aller simple pour l’élite

Un souvenir extraordinaire ! Sur le chemin du retour, en voiture, nous avons dû prévenir la mairie de Troyes que nous accédions à l’échelon supérieur. Un moment fort… et j’ai eu la chance de garder tous mes cheveux malgré le stress !

Des émotions gravées à jamais

Il y a trois rencontres que je retiens particulièrement !

D’abord, une victoire en Coupe de France face à Auxerre, acquise dans les arrêts de jeu au Stade de l’Aube.

Ensuite, ce dernier match de championnat en 2000 contre le PSG : une défaite nous condamnait à la relégation. À 2-2 à la pause – doublé de Djukic – j’étais si stressé que j’ai quitté les tribunes ! Un ami est venu me chercher dix minutes avant la fin en me rassurant sur le score, le nul arrangeait tout le monde à ce moment-là… J’ai enfin pu savourer !

Enfin, le match de Coupe de l’UEFA contre Leeds : il nous manquait un but pour la qualification. Patrice Loko l’avait au bout du pied, mais il a tiré au-dessus. Il parlait d’une motte de terre… que je n’ai jamais vue, malgré plusieurs revisionnages du match ! (rires) Mais cette saison-là, il a été exemplaire et a énormément apporté au club, on ne lui en a évidemment jamais voulu.

Une décennie à la tête du club : entre fierté et humilité

Bien sûr qu’il y a une fierté, mais je ne m’attribue pas le mérite. Il revient avant tout à Alain Perrin. Sans lui, nous n’aurions jamais accompli un tel parcours. À l’époque, j’étais président bénévole et j’avais mon entreprise à gérer. Je prenais les grandes décisions avec lui, mais le travail au quotidien, c’était lui qui le faisait. Cela dit, dix ans à la tête du club, ça marque forcément.

L’Europe, une aventure humaine inoubliable

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’accueil de nos adversaires. En Coupe d’Europe, l’ambiance était complètement différente de celle du championnat de France. À Wolfsburg, par exemple, j’ai été reçu au siège de Volkswagen, probablement parce qu’ils savaient que j’étais concessionnaire Renault ! (rires) Partout, nous avons été accueillis avec respect.

Mais j’ai aussi eu la chance en France de rencontrer des personnalités incroyables, des présidents de clubs avec qui j’ai noué des liens d’amitié, comme Jean-Michel Aulas ou Jean-Louis Triaud. Plus que tout, cette aventure a été une magnifique expérience humaine. À l’époque, le club fonctionnait comme une bande de copains, unis par la passion et l’envie de faire avancer l’ESTAC.

Une page qui se tourne, une histoire qui continue

Mon départ était inévitable. Le club rencontrait des difficultés financières et il fallait quelqu’un pour apporter des fonds. Thierry Gomez en avait la capacité, et nous avons réalisé la transition. Après dix ans à la présidence, il était temps de tourner la page !

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