Thierno Baldé : sur la bonne voie

Après un bon début de saison, Thierno Baldé a subi une rupture des ligaments croisés qui l’éloigne des terrains depuis plusieurs mois. Au cours d’un long entretien, le défenseur droit se confie sur sa rééducation, le soutien du club et des supporters, mais aussi sur son retour sur les pelouses. Découvrez les propos de l’international français : 



Thierno, comment-vas tu dans un premier temps ? 

« Je vais bien. Ça a été difficile au départ, à l’annonce de ma blessure. Aujourd’hui je ne pense qu’à mon retour. J’ai envie de revenir aider l’équipe et d’être de nouveau sur les terrains. Il y a beaucoup d’excitation et de motivation de mon côté, mais aussi de celui de mes proches. »

Qu’est-ce qui était le plus dur pour toi ? 

« C’était de voir la réaction de mes proches. Moi je ne me rendais pas compte au début que c’était une grave blessure. Ma famille était très impactée et c’est à travers eux que j’ai pris conscience de la situation. À l’annonce des résultats des scanners, les spécialistes m’ont dit que ça allait être un long processus de rééducation. Ma mère et ma tante étaient très touchées et sont restées à mes côtés pour m’accompagner dans cette épreuve. Je savais tout de même que c’était une blessure qui se soignait bien, alors j’ai relativisé sur ma situation. »

On te revoit de nouveau marcher, être mobile. Vois-tu des progrès chaque semaine dans ta rééducation ? 

« C’est une satisfaction de voir que je peux me déplacer normalement. Au départ, j’étais très limité. Je marchais avec des béquilles, j’avais des douleurs régulières. J’ai été accompagné par mes proches et par le club qui a fait un superbe travail. J’ai été pris en charge très rapidement pour mes soins et maintenant je vois que le travail paye. Chaque semaine c’est de mieux en mieux et je suis heureux de savoir que je suis sur la bonne voie. »



Comment vit-on le fait de passer d’un sportif de haut niveau, à être très limité dans ses déplacements, ralenti dans son quotidien ? 

« C’est très difficile à vivre comme situation. Déjà je dormais très peu la nuit car j’avais des douleurs et c’est ce qui était le plus dur. On passe de tout à rien. C’est là qu’on se rend compte de la chance que l’on peut avoir quand on est en bonne santé. Ce sont des épreuves que l’on doit traverser dans une vie. Il faut rester positif dans ces moments et apprécier le soutien de son entourage. C’est ce qui te permet de rester lucide et serein. »

Tu vas aller à Clairefontaine pour poursuivre ta rééducation. Quel est l’objectif de ce séjour ? 

« Ils sont spécialisés pour accompagner les sportifs de haut niveau dans leur rééducation. Le centre dispose de machines que l’on n’a pas ici et cela me permettra de gagner du temps sur mon retour. En m’y rendant, je pourrai sûrement reprendre la course avec un peu d’avance sur mon planning. Renaud Ripart y est aussi allé pour soigner sa blessure et cela a très bien fonctionné. »

Arrives-tu à te projeter sur une date de retour ? 

« Ce n’est jamais évident d’être précis, mais je suis très pressé de revenir. Je travaille chaque jour pour être de nouveau sur les terrains. On va voir, mais j’espère être opérationnel au mois de mai. Je ne veux pas me précipiter et je respecte les consignes du staff médical. »



Comment-vis tu les matches de l’ESTAC, à travers ta télé ou bien en tant que spectateur au stade ? 

« C’est une sensation très particulière. Depuis ma blessure je viens à chaque match à domicile. Je vis les matches comme un supporter, mais je suis aux côtés de l’équipe dans le vestiaire, notamment à la fin des rencontres. J’ai vu beaucoup de progrès et depuis l’arrivée du coach David Guion, je sens un groupe qui a encore pris en confiance. On a gagné plusieurs matches et cela a fait du bien à tout le monde. Maintenant on a tous envie que l’équipe remonte au classement. La sensation de regarder sans pouvoir aider ses coéquipiers est très particulière. Je crois que j’ai du mal à m’y faire (rires). »

Quand on est sportif de haut niveau et qu’on se blesse pour une longue durée, a-t-on peur d’être oublié ? 

« Non je ne pense pas à ça. J’espère que les supporters se souviennent bien de moi (rires). Je pense avoir apporté quelque chose à l’équipe en première partie de saison et désormais je travaille pour être de retour. C’est juste que l’on vit les choses différemment. Je ne me sens pas oublié car j’ai eu énormément de messages de soutien. Cela m’a mis du baume au coeur. »

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi au quotidien ? 

« Le plus dur c’est de voir les gars partir à l’entraînement, quand toi tu dois poursuivre tes soins. L’ambiance du stade, la pression d’avant-match, la compétition… C’est ce qui me manque le plus. J’ai envie de partager des souvenirs avec mes coéquipiers, de les serrer dans mes bras après un but, de donner de la voix sur le terrain… Ce sont toutes ces choses qui apportent de l’adrénaline qui me manquent et qui rendent le quotidien difficile. »

David Guion est arrivé récemment à la tête de l’équipe. As-tu eu un moment pour échanger avec lui ?

« J’ai eu quelques temps d’échanges avec lui. Il est aussi focalisé sur l’équipe et ceux qui jouent et c’est tout à fait normal. Le coach m’a confié qu’il attendait mon retour et ça me donne envie d’être là pour jouer sous ses ordres. »

As-tu remarqué des changements sur le terrain depuis son arrivée ? 

« J’ai l’impression qu’il y a surtout un nouvel état d’esprit, avec plus de rigueur, de concentration. J’ai partagé des moments de joie dans le vestiaire avec l’équipe et ça a fait du bien à l’équipe. Il a déjà apporté beaucoup au groupe et ce n’est pas fini. On veut faire une belle fin de saison. »



Être dans un club comme l’ESTAC, avec des infrastructures de haut niveau, un accompagnement au quotidien, t’a aussi rassuré dans ton processus de rééducation ? 

« C’est évident que le staff a fait un super travail pour moi. J’ai été pris en charge très rapidement pour mon opération, je suis suivi de près chaque jour. Le club m’aide beaucoup et cela ne s’arrête pas au sportif. J’ai le soutien de tous les services, de la communication du club aux autres départements. C’est là que je sens aussi que ce club est une famille et c’est vrai que ça facilite mon retour. On travaille dans d’excellentes conditions, avec le sourire. C’est très plaisant de voir autant de bienveillance autour de mon cas. »

Quels sont tes objectifs pour la suite ? 

« Revenir sur les terrains. Bien bosser et être de retour pour aider l’équipe le plus rapidement possible. Je ne pense qu’à ça pour le moment. »

Les supporters troyens t’ont adressé beaucoup de messages pour t’aider à traverser cette épreuve. As-tu un mot à leur dire ? 

« Je les remercie. C’est très touchant. Je remercie aussi tous ceux au club qui ont porté un tee-shirt pour me soutenir en avant-match, avec un beau message. Toutes ces attentions me font extrêmement plaisir. Dans ces moments-là on a besoin de ça. Je suis très reconnaissant et vous pouvez compter sur moi pour revenir en grande forme. »